Suis-je romancier... le questionnement en vidéo, après 6 romans publiés

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Tout le monde a ses petites faiblesses... recevoir le texte


Acte 3

Matin. Même décor. Stéphane dort. Sonnerie.
Stéphane se redresse, passe la main droite dans les cheveux.

Stéphane : - Putain... j’ai rêvé qu’on sonnait... putain... il fait déjà jour...
Deuxième sonnerie.

Stéphane : - Putain... j’ai pas rêvé, on sonne... Bon, j’ai pas le choix... quelle heure il peut bien être ?
Il se lève
Troisième sonnerie.
Stéphane crie (voix pateuse) : - J’arrive.
Il cherche le bouton, allume la lumière, regarde sa montre...
Stéphane : - Putain... onze heures... les salauds, ils sont partis sans moi...
Il ouvre la porte. Entre Francis.

Francis : - Salut, je suppose que t’es l’un des écrivains qui devait dormir chez Paulo...
Stéphane : - Je crois que tu as deviné... et toi ?...
Francis : - Bin Francis, le copain de Paulo... Paulo ne t’a pas parlé de moi ?
Stéphane : - Je crois qu’on a un peu trop forcé sur les bouteilles... C’est Paul qui t’a demandé de passer me réveiller ?...
Paul dévale les escaliers, entre en peignoir, en courant.

Paul : - Oh Charlus ! Tu as vu l’heure Stéph... on est à la bourre.
Stéphane : - Tu devais nous réveiller à huit heures.
Paul : - Je sais pas ce que j’ai foutu, mon radio-réveil est débranché. C’est la première fois que ça m’arrive. Martine et Christophe ne sont pas là ?... Je remonte les réveiller...
Il repart. On entend frapper aux portes des chambres...

Stéphane pour lui-même : - Je crois que j’ai pas le temps de prendre une douche... mais si je n’en prends pas une j’arriverai jamais à dédicacer un bouquin... Oh putain ma tête (il se prend la tête entre les mains).
Paul rentre, en souriant : - Bon, Stéphane... je te confie un secret... mais c’est un secret... Comme Christophe ne répondait pas... je suis entré dans sa chambre... et il n’y avait personne... Alors je suis entré dans celle de Martine, et là...
Stéphane : - Ah !, je croyais que les bruits que j’avais entendu cette nuit, c’était toi et Christophe... donc mon cerveau en déduit que c’était Christophe et Martine.
Paul : - Oh Stéphane !... on voit que tu ne connais pas les liens qui m’unissent à Francis.
Francis : - Ah, je croyais que tu ne m’avais pas encore aperçu...
Stéphane : - J’ai le droit de prendre une douche. ?
Paul : - Oh Stéphane, fais comme chez toi...
Stéphane prend son sac et se dirige vers la salle de bains.
Paul : - Mais fais vite quand même...
Stéphane s’arrête.

Stéphane : - Oh ! Pis non ! Inutile. Même un peu d’eau ne pourra sauver les apparences. Alors assumons (il pose son sac, en sort la chemise chiffonnée de la veille ; Paul et Francis l’observent en souriant). Même me changer, ce serait stupide ! La gueule fripée, les fringues fripées (il passe sa chemise puis son pull).

Martine et Christophe entrent, habillés comme la veille, le visage aussi marqué par le manque de sommeil et l’alcool.

Christophe : - Salut les hommes...
Martine fait un signe bonjour de la main droite et montre ses cordes vocales.

Sonnerie...

Paul : - Là je vois pas qui ça peut être...
Il va ouvrir. Entre Pierre.
Paul : - Pierre !
Pierre : - Qu’est-ce qui se passe ?... la folle voulait déjà retirer vos tables... Et ton téléphone ne répond pas !
Paul : - Attends... on a quand même le droit d’être un peu en retard... je vais l’appeler, tu vas voir... je suis quand même l’écrivain du pays... putain... où j’ai mis mon portable...
Francis : - Tiens, v’la le mien (il lui tend son portable)
Paul (à Francis): - Tu veux bien nous faire du café... Je vais l’appeler en m’habillant... son numéro est dans mon agenda...
Paul sort par la porte des chambres, Francis par celle de la cuisine.
Colette s’assied. Pierre la regarde en souriant.

Pierre : - Je vois que ça a été la fête !
Stéphane : - Radio-réveil plus téléphone, Paul aussi a dû faire des expériences cette nuit !
Pierre : - Qu’est-ce que tu racontes ?
Stéphane : - Tu aurais dû dormir ici... je t’aurais laissé bien volontiers le canapé, j’aurais amené mon matelas de couchage, un duvet et j’aurais fait du camping.
Pierre : - Tu sais bien que je suis qu’à vingt bornes. Et j’ai mon chien, mon chat, ça s’ennuie ces petites bêtes.
Stéphane : - Mais au moins si tu avais été là... ça m’aurait évité de voir débouler Paul en rut dix minutes après le dernier verre de notre beuverie.
Pierre : - Tu lui as lancé un sceau d’eau pour le calmer... ou de Coca plutôt (il regarde la boîte par terre et la flaque)!
Stéphane : - Je l’ai envoyé voir Christophe !
Pierre regarde Christophe.
Christophe : - Je confirme, il n’a pas osé venir... il aurait vu que mon poing c’est du 46... mais je vois que ça n’hésite pas à balancer sur les copains... (Christophe hésite à en dire plus)
Stéphane : - C’est bien ce que je dis : il s’est contenté de son radio-réveil et son téléphone.
Martine sourit : - Sa femme vient au salon cette après-midi...
Stéphane sourit : - Nous attendons tous les présentations !
Christophe regarde Pierre : - Bon, Pierre, de toute manière, ça m’étonnerait que quelqu’un ne s’empresse pas, dès que j’aurai le dos tourné... puisque Paul s’est précipité pour raconter à Stéphane...
Stéphane à Martine : - Qu’est-ce qu’il raconte, notre collègue ?
Martine : - On entend tout de ma chambre... d’ailleurs cette nuit j’ai pas raté un mot de ton duel avec Paul... tu as été super résistant ! Et correct en plus !
Christophe : - Bon, c’est pas trop vous demander qu’il y ait un secret entre nous.
Pierre : - Ha ! J’ai compris ! Alors Martine, toi qui dis partout que c’est le néant.
Martine et Stéphane se sourient.

Christophe : - Bon, le premier qui dit que le néant et moi c’est la même chose, je lui fous mon poing dans la gueule.
Pierre (à Martine) : - Il est gonflé ton copain ! Il se vante de sa conquête alors que personne ne m’en aurait parlé, et après si on en fait une pièce de théâtre, il va nous casser la gueule.
Stéphane : - Tu vas te mettre au théâtre aussi ?
Pierre : - Non... c’était juste pour rire, je ne voudrais pas me fâcher avec vous !
Stéphane : - Aucun événement exceptionnel à signaler à Figeac depuis la disparition de Champollion, mais un samedi soir, un exploit qu’il convient de rapprocher de la célèbre prise de la Bastille, c’est une forteresse imprenable...
Martine : - De toute façon je ne me souviens plus de rien.
Christophe : - C’est charmant !
Martine : - Fallait pas terminer par un concours de verres de Cognac.
Pierre : - Whaou, vous y êtes allés encore plus fort qu’à Firmi !
Martine : - C’est vrai, quelle surprise quand je t’ai vu à côté de moi et Paul qui souriait ! Si j’étais peintre ce serait le moment que j’immortaliserais.
Christophe : - C’est la faute à Stéphane et Paul, je voulais entendre leur conversation intime et on entendait mieux de la chambre de Martine.
Martine : - Alors c’était pas une excuse !
Christophe : - Bon, j’crois que je peux arrêter les salons du livre dans la région, je vais devenir votre tête de turc.
Stéphane : - Faudra que je fasse ton acrostiche.
Paul habillé différemment de la veille, entre.

Stéphane : - Quand on parle d’acrostiche, on voit sa... mèche.
Paul : - Vous en profitiez encore pour vous foutre de moi. C’est un monde, on ne peut pas avoir le dos tourné cinq minutes...
Martine : - Crois-moi, on n’a pas eu le temps... Christophe a accaparé l’attention générale.
Paul : - Alors, bons souvenirs ce salon ?...
Christophe : - Bon, tout le monde m’a promis d’être discret... il ne manque plus que ta promesse... ma baronne vient cette après-midi au salon.
Pierre en souriant : - On n’a rien promis.
Paul : - Tu sais bien que je ne suis pas du genre à mettre un ami dans l’embarras. Tout le monde a ses petites faiblesses (coup d’oeil discret à Stéphane qui sourit)
Martine : - Alors la cheftaine ?
Paul : - Il paraît que tu nous as dit n’importe quoi, Pierre.
Pierre : - Et qui tu crois ?
Paul : - Je t’offre le petit-déjeuner.
Pierre : - Je me suis levé comme chaque jour à six heures, donc tu devines où il est déjà mon petit-déjeuner... mais bon, je suis pas pressé... ça m’étonnerait que je vende mon premier livre ce matin.
Martine va vers la table et pousse tout vers un bord, Christophe vient l’aider.
Pierre : - C’est vrai qu’ils pourraient faire un beau couple.
Stéphane : - Un couple d’écrivains régionaux, ils publieraient des livres à quatre mains, ajouteraient leur notoriété.
Francis entre avec le café et des tasses.
Paul va à la cuisine et revient avec un plateau, deux baguettes, des biscottes, deux pots de confiture, du beurre.

Paul : - Je suppose que personne ne va prendre un bol de lait.
Martine : - Y’a des mots, faut pas les prononcer certains matins.
Tous s’assoient.
Francis sert le café. Paul coupe du pain. Silence.

Pierre : - Je suis certain que c’était plus animé hier soir... j’ai pas dit cette nuit.
Stéphane : - Avec musique d’ambiance en direct du plafond !
Pierre : - Au fait, tu écris encore des chansons ?
Stéphane : - Forte baisse de ma production. Seulement trente-sept textes l’année dernière et cinq depuis le premier janvier.
Paul : - Et tu réussis à en placer ? Parce que moi, à part la meuf de Limoges qui m’a fait vachement plaisir en m’écrivant souhaiter absolument chanter mon texte « un homme presque comme toi », je n’arrive pas à avoir les bons contacts. Tu n’aurais pas un bon plan ?
Stéphane : - Les chanteurs préfèrent conserver l’ensemble des droits en chantant leurs petites merdes... on est tous face au même dilemme... sur trente-sept textes l’année dernière, une dizaine sont mis en musique mais un seul est en exploitation, celui retenu par le concours du cabaret studio à Nantes.
Paul : - J’ai été dégoûté. C’est quoi leurs critères ? Je com-prends pas pourquoi mes textes n’ont pas été retenus, au moins un... ils sont pourtant très beaux, très poétiques. L’un reprenait même la belle définition que donne Cocteau de la poésie : mettre la nuit en lumière... (il attend un commentaire... silence)
J’avais même retravaillé un texte de ma jeunesse, un texte très humoristique (il sourit) : l’idée, comme Platon parle du monde des Idées, l’idée est totalement originale, elle devrait te plaire Stéphane : qui vend des oeufs pourra s’acheter un boeuf (silence ; aucune réaction) Comment tu as fait toi ?
Stéphane : - Comme toi, j’ai envoyé trois textes et j’ai attendu.
Paul : - Tu crois que le fait que tu aies des sites sur internet, ça t’a aidé.
Stéphane : - Je suppose qu’on t’a déjà demandé si le fait de vivre à Figeac, ça t’a aidé pour obtenir une bourse du Centre Régional des Lettres.
Paul : - Oh ! Je t’ai déjà juré que je ne connaissais personne... Je ne me suis jamais compromis ! Ne me confonds surtout pas avec Nestor ! (Stéphane sourit)
Martine : - Pourquoi t’es pas chanteur ?
Stéphane : - J’arrive déjà pas à faire la promo de mes livres trois fois par an, à rester assis une heure de suite lors d’un salon, alors tu me vois répéter x fois dix ou quinze petits textes... il y a tant de livres à lire, tant d’émotions à écrire... c’est vraiment pas conciliable écrivain et chanteur.
Pierre : - Pourtant la plupart des chanteurs écrivent leurs textes.
Stéphane : - Mais ils ne sont pas écrivains ! Plutôt qu’écrire leurs textes, vaudrait mieux dire « pisser des lignes ». C’est des paroliers. Ils ont trouvé leur style, le bon procédé, et ils referont la même chose jusqu’au dernier album.
Finalement ce qu’ils cherchent c’est à se montrer, à plaire, écrire douze petits textes chaque année ou tous les cinq ans, c’est alors une petite formalité. C’est pitoyable, tu trouves pas ?
Pierre : - C’est une manière de voir... Je croyais que tu aimais bien la chanson.
Stéphane : - La chanson m’intéresse pour son potentiel créatif. Mais l’état de la chanson française, c’est électrocardiogramme plat. Certains ont même un nègre pour ça !
Martine : - Nègre de chanteur, tu pourrais refaire le toit de ta maison avec ce petit job !
Stéphane sourit : - Je crois que j’ai assez parlé pour la matinée. Ternoise is game over... Ça ne sert à rien ce genre de salon. Je crois que je vais annoncer mon boycott des salons du livre.
Martine : - Dépêche-toi avant que plus personne ne t’invite !
Stéphane : - Je ne peux quand même pas faire semblant de croire qu’ils veulent promouvoir le livre. Notre rupture définitive est inévitable.
Martine : - Mais ça doit être tes commentaires qui énervent quelques personnes... surtout une habillée en blanc hier... je dis ça au cas où tu ne t’en serais pas aperçu.
Stéphane : - Hé bien oui, je n’ai pas applaudi le discours du vénérable Président du Centre Régional des Lettres. J’ai même commenté un peu fort. Et pourquoi je me gênerais de rappeler avoir payé ma place ?
Martine : - On en est tous là.
Stéphane : - Et pourquoi je n’ajouterais pas refuser d’engraisser un libraire avec une inacceptable remise ? Les gens qui vont au salon du livre pensent que leur argent revient aux écrivains. Il faut les informer comment on se fait racketter. Si nous c’est droit d’inscription plus déplacement et hébergement à notre charge... merci Paul.
Paul : - Ton remerciement me va droit au coeur.
Stéphane : - Les écrivains édités chez un grand éditeur sont certes en tous frais payés mais ils verront quoi sur l’argent des livres vendus ?
Martine : - Tu prêches des convaincus.
Christophe : - D’ailleurs tu as vu, je préfère payer ma place, acheter aux éditeurs pour avoir un peu d’argent en les revendant.
Stéphane : - Mais pourquoi je suis le seul à le dire tout haut ?
Martine : - Hé bien y’en a qui tiennent à leur strapontin. Je fais quoi, moi, de mes livres, si je ne vais plus dans les salons ?
Stéphane : - On en revient à internet !
Pierre : - Il finirait par nous convaincre !... Moi je crois que je vais arrêter les salons du livre aussi, mais sans annoncer que je les boycotte. Je vais continuer d’écrire mais pour moi. Finalement, l’époque ne mérite sûrement pas que l’on se casse le cul pour lui montrer nos textes.
Martine : - Donc, finalement, c’est sûrement toi le sage.
Paul répète : - Sage, sage, sage.
Martine : - Ça rime avec courage !
Paul : - Je suis plutôt découragé. Ça fait trois ans que je n’ai pas trouvé d’éditeur.
Stéphane : - Ils sont méfiants, ça se comprend !
Paul : - Détrompe-toi, l’homosexualité est très bien vue dans ce milieu.
Stéphane : - L’homosexualité peut-être... mais le fait que tes six éditeur soient depuis en faillite !
Paul : - Oh ! Là tu es de mauvaise foi. Tu sais que mes livres sont bons, je ne vais pas te rappeler la liste des prix, des mentions que j’ai obtenus (Stéphane sourit). Tu as tort de ne pas participer aux prix littéraires, une nouvelle ou un poème récompensé, ça fait des articles.
Stéphane : - Dans la Dépêche du midi !
Paul : - Pas seulement. Dans les revues spécialisées on parle souvent des lauréats.
Stéphane : - L’ennuyeux avec les prix littéraires... quand tu gagnes il te faut rencontrer le jury... et tu dois voir la cohorte de frustrés, imbus de leur petit pouvoir, ils veulent être remerciés.
Paul : - Ne caricature pas, certains sont charmants, passionnés.
Stéphane : - Mais ils te font perdre ton temps.
Martine : - T’es vraiment un solitaire ! Un type à peine fréquentable.
Stéphane : - Je préfère me consacrer à la littérature qu’au cirque qui l’entoure.
Paul : - Alors, tu fais quoi à Figeac ?
Stéphane : - Tu m’as amicalement invité. Et j’avais pensé que mon week-end serait très instructif, me permettrait sûrement d’écrire un livre au titre provisoire « grandeur et misère des écrivains au salon du livre de Figeac ».
Paul regarde sa montre : - Allez, tout le monde a fini, on y va. Il faut quand même que je vende quelques acrostiches !
Martine et Christophe sortent par la porte chambre.

Pierre : - Tu montes avec moi Stéphane...Tu sais qu’avec moi il n’y a pas de sous-entendu dans cette phrase.
Paul : - Tu peux prendre cinq minutes pour te coiffer, si tu veux Stéphane.
Stéphane : - Les apparences... les apparences seront forcément contre moi. Si je vends un livre, ce sera vraiment pour le contenu ! Et comme tu le sais, un mauvais livre a besoin d’apparences, un bon livre exige seulement un peu de patience.
Paul : - Bon courage.

Stéphane prend son sac et sort avec Pierre.

Francis : - Il est bien cassé ton copain.
Paul : - C’est un cas un peu spécial. Il croit qu’il suffit de publier un livre pour se prétendre écrivain. Il n’a pas encore compris que l’écrivain doit s’inscrire dans une tradition. Si ça t’intéresse vraiment je t’expliquerai.
Francis : - Tu sais bien que je préfère le cinéma. Et si je débarrasse, ce soir tu m’offres le resto ?
Paul : - J’aime bien le début de ta phrase mais pas qu’elle se termine ainsi, par une demande très insistante.
Francis : - Tant pis... on se fera livrer une pizza.
Paul : - Allez, on verra... si je vends bien.
Martine et Christophe reviennent avec leur sac.

Paul : - On y va !
Les auteurs sortent.

Francis : - Finalement... ils n’ont rien d’extraordinaire ses écrivains. A part qu’ils écrivent des bouquins.

Rideau






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